Un système frugal de Bioéconomie

Nous sommes à une époque où la nature est devenue une source d’exploitation à outrance. Il est nécessaire de repenser nos modes de vie, nos sociétés et notre économie pour continuer de vivre en harmonie sur et avec notre planète. Cependant, des modèles économiques et sociétaux existent déjà, c’est dans l’intérêt de tous et des générations futures de les appliquer.


La bioéconomie est l’un de ces modèles. C’est l’économie du vivant, les activités économiques sont basées sur les ressources vivantes. Ces bioressources regroupent les matières organiques terrestres, marines, végétales et animales comme les biomasses agricoles et forestières ou encore les biodéchets par exemple. Elles sont ensuite transformées en créant de la valeur ajoutée dans différents secteurs dont la bioénergie, l’alimentation et les biomatériaux. La part de carbone fossile est réduite en faveur du carbone renouvelable et limite ainsi l’impact sur le climat.



Ce type d’économie aurait également pu porter le nom d’économie verte ou économie écologique. Le concept de bioéconomie existe depuis de nombreuses années, il aurait été nommé pour la première fois par le biologiste russe T.I. Baranoff et seulement évoqué dans la sphère académique dans les années 70.



Une seule et même idée pour socle, une économie bienveillante et respectueuse des hommes et de l’environnement, avec plusieurs ambitions :


- Assurer une balance entre la sécurité alimentaire et des conditions de vie acceptables tout en préservant les ressources naturelles et la biodiversité ;

- Etre productive et efficace de façon pérenne et durable ;

- Contribuer au développement économique et à la création d’emplois ;

- D’apporter des solutions innovantes éco-responsables et utiles.


La France n’a commencé à s’y intéresser qu’à partir de 2015, alors que d’autres pays l’avaient déjà intégré dans leur modèle économique depuis plusieurs années. La réflexion a alors mené à un plan d’action 2018-2020 « Une stratégie bioéconomique pour la France » qui repose sur 5 axes :


- Améliorer la connaissance du sujet ;

- Communiquer sur la bioéconomie auprès du grand public ;

- Générer l'offre et la demande ;

- Produire et valoriser les bio-ressources de façon durable ;

- Trouver des financements et faire céder les barrières.

Pour donner quelques exemples de la bioéconomie déjà mis en place en France :

- Geotexia, transformation de l’azote excédentaire pour produire de l’électricité́ et de la chaleur. L’eau rejetée sert à l’irrigation des plantations d’une plateforme bois-énergie locale.

- Sur Biovalsan, Les boues provenant du traitement des eaux usées de Strasbourg sont méthanisées. Le biométhane obtenu est injecté dans le réseau Gaz de la ville.


La Philosophie du Manguier : constat de l’exploitation excessive de la nature


Les exemples cités précédemment nécessitent des moyens considérables avec des technologies sophistiquées. Mais nombre sont ceux qui contribuent à la bioéconomie sans le savoir et qui font du bien à la planète grâce a du bon sens et des technologies accessibles. C’est le cas, depuis 2008, de la société PhileoL Madagascar.


Sans avoir réellement conscience de faire de la bioéconomie, c’est pourtant bien ce système que Comptoir des Huiles à mis en place dans le sud de Madagascar pour la production d’huiles végétales pour la cosmétique. "Nous avons développé intuitivement notre concept de Philosophie du Manguier suite à la constatation qu’à Madagascar la population locale ne coupaient pas les manguiers pour des intérêts alimentaires, contrairement aux autres arbres, coupés pour produire du charbon de bois dans le but de le vendre".


Aujourd’hui, il ne reste plus que 10% des forêts d’autrefois à Madagascar. La déforestation a été active pour faire du charbon de bois, pour les pâturages et les plantations. La technique du brûlis est largement répandue.


PhileoL Madagascar : bioéconomie durable sur le terrain


Comptoir desHuiles à mis en place un cycle vertueux pour les récoltes qui répond à la fois aux besoins de la population et qui protège la biodiversité en respectant le cycle naturel de la forêt.

Les graines qu'ils utilisent sont ramassées à terre la plupart du temps. Les exceptions sont la figue de barbarie, espèce invasive dont les fruits sont récoltés directement sur le cactus, et le ricin et le moringa oleifera qu'ils cultivent sur des zones malheureusement déjà déforestées. Les fruits, avant d’être récoltées à terre, ont eu le temps d’être soit ingérées par les animaux soit de se décomposer pour nourrir la terre. Nous récoltons seulement ¾ des graines pour que le quart restant contribue au renouvellement naturel de la forêt.


Ce mode de fonctionnement est en rapport direct avec la volonté de ne pas exploiter excessivement la nature. En valorisant ces graines à terre, la population ne coupe plus les arbres pour en faire du charbon de bois et elle a des revenus plus importants et plus réguliers tout en sauvegardant la biodiversité. "Plus nous ramassons de graines, plus nous sensibilisons la population sur des zones toujours plus grandes, plus nous protégeons la nature".



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