Turquie : Nutella accusé d'exploiter des réfugiés syriens pour la récolte des noisettes

En Turquie, Ferrero le propriétaire de Nutella, sous-traite la récolte des noisettes à des travailleurs clandestins, souvent réfugiés et parfois mineurs, pour des salaires de misère. Déjà critiquée pour son exploitation de l'huile de palme, la marque italienne est maintenant accusée d'exploitation.


La marque Nutella fait face à de nouvelles graves accusations, après l'huile de palme, suite aux révélations du New York Times. Crédit photo : Monticello / Shutterstock

Déjà pointée du doigt pour son implication dans la déforestation liée à la surconsommation d'huile de palme, la célèbre pâte à tartiner italienne de Ferrero, est de nouveau critiquée par une nouvelle enquête du New York Times.

Le média américain dénonce les conditions de travail sur les exploitations de noisettes en Turquie. Le groupe Ferrero, propriétaire de Nutella et troisième producteur de chocolat au monde, achète un tiers des noisettes produites par la Turquie. Le pays est aujourd’hui le principal producteur de noisettes avec 70 % de la production mondiale. Ses 600 000 exploitations bénéficient d’un climat favorable et d’une réglementation laxiste. Aujourd’hui, cette culture compte pour 6% du secteur agricole turc.


Un travail épuisant trop peu rémunéré


L'été, lors de la saison des exploitations de la noisette, ils sont des centaines de milliers de saisonniers à venir travailler. Et en premier lieu, les réfugiés qui ont fui la guerre et l'État islamique depuis 2011 et ne bénéficient pas de permis de travail. Sur les trois millions de Syriens installés en Turquie, près de 200 000 travaillent dans les exploitations de noisette. Mais les conditions de travail ne sont pas supportables, et ressemblent davantage à de l’exploitation. Douze heures par jour, sept jours sur sept, et pour un salaire si bas qu’ils sont parfois obligés de faire travailler leurs enfants. De plus, selon les témoignages recueillis par le New York Times, ils risqueraient quotidiennement leur vie en manœuvrant des machines sur des terrains dangereux.

Selon l’association Fair Labor, plus de 72 % des travailleurs ont déclaré avoir à peine assez d'argent pour s'en sortir et la quasi-totalité a déclaré travailler sept jours sur sept. Une situation qui s’est « détérioré » cette année. « En six ans de suivi, nous n'avons jamais trouvé en Turquie une seule exploitation de noisetiers dans laquelle toutes les normes du travail sont respectées », a expliqué Richa Mittal, directrice de l'innovation et de la recherche de Fair Labor.


Ferrero affirme sa détermination « à fournir à ses salariés des conditions de travail sûres et décentes ». L’entreprise déclare aussi exiger de ses agriculteurs indépendants le même traitement. Et affirme lutter contre le travail des enfants, un objectif qui reste pourtant difficile car c’est quelque chose de courant et qui n’est pas contrôlé en Turquie, un pays dont ne peuvent se passer les producteurs mondiaux.



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