Transport maritime : comment les transporteurs peuvent-ils être plus verts ?

Actuellement, près de 90% des échanges commerciaux internationaux se font par voie maritime ou aérienne. Malheureusement, le secteur maritime pollue l'eau des océans et le fret aérien l'air, en y répandant de dangereuses émissions de particules nocives pour l'environnement et la santé humaine. Et les conséquences sont lourdes. Pourtant, il est impossible de se passer du fret de marchandises, sans quoi le commerce en serait paralysé. L'heure est à l'action verte audacieuse, quel rôle les transporteurs de fret peuvent-ils jouer ?


État des lieux de la pollution maritime


En 2012, l'Organisation Maritime Internationale annonçait que le transport maritime à lui seul occasionnait 2,2% des émissions mondiales de dioxyde de carbone. À en croire une étude menée par France Nature Environnement, la pollution due au transport maritime a un très lourd impact sur les fonds marins, les espèces qui y vivent, mais également sur la santé humaine et même la pollution atmosphérique : le fioul consommé par les gros navires en est le principal responsable.



Le Conseil International pour les Transports Propres (CITP) tirait sur la sonnette d'alarme en annonçant que 932 millions de tonnes de CO2 avaient été émises par l'ensemble du transport maritime en 2015 seulement. Il faut aussi rappeler qu'en 2018, plus de 90 000 navires de fret maritime ont parcouru les océans, transportant du pétrole, des produits chimiques, du gaz, des métaux, etc., ce qui a nécessité la consommation de plus de 2 milliards de barils de fioul lourd (cliquez ici pour en savoir plus).


Mais en brûlant de grosses quantités de fioul et en dégazant à la sauvage, les navires dégagent de très grosses quantités de déchets polluants, principalement constitués de dioxyde de soufre et d'oxyde d'azote mettant en danger la santé et la vie des populations animales comme humaines.


Quelles solutions pour que la planète sorte la tête de l'eau ?


Désormais, les regards sont tournés vers les politiques, les multinationales et tous les acteurs pouvant agir dans le sens de l'amélioration de la situation actuelle. Parmi les solutions envisageables, on attend la mise en place des nouvelles exigences environnementales qui, plus qu'une promesse, vont bouleverser le secteur maritime. Cliquez ici pour lire un article qui en parle plus en détail.


Dès 2020, de nouvelles règles sont attendues pour le fret maritime : on espère que l'accord de Paris fixera un plafond adéquat pour limiter la teneur en soufre des combustibles, en attendant que des mesures soient prises en ce qui concerne les émissions de carbone.


Cette décision sera sans doute l'une des plus contraignantes de l'histoire du transport maritime. Selon certaines études, la définition d'un plafond de teneur en soufre dans les combustibles pourrait coûter 1000 milliards de dollars à l'économie mondiale en 5 ans seulement ! Si les avocats du vert arguent que ce chiffre ne vaut rien à côté du prix de l'inaction, les transporteurs maritimes ne cachent pas leur désarroi. Toutefois, les armateurs se préparent déjà à prendre le virage des carburants moins soufrés pour les uns, à prendre l'option des laveurs de gaz pour les autres, et à côté, d'autres solutions continuent de se développer.


D'autres solutions pour rester au vert... sur la grande bleue ?


Compte tenu du drame écologique qui, malheureusement, se prépare activement, les projets "verts" ont surgi de toutes parts. Des entreprises spécialisées dans le transport maritime aux autorités investies du pouvoir de décision sur les grandes questions qui concernent l'avenir de la planète, en passant par les organisations de la société civile, tout le monde a son mot à dire.

Le but est désormais d'endiguer le mal, car selon les prévisions de l'Organisation Maritime Internationale, le chiffre de 2,2% représentant le total des émissions mondiales de gaz à effet de serre dû au fret maritime pourrait passer de 3,3% à 7,7% d'ici 2050. Comment faire en sorte de rendre le transport maritime moins nocif à long terme ?


Faire renaître le fret à voile ?


D'après les calculs, faire renaître le fret à voile contribuerait à réduire de 90% les émissions de CO2. Il faudra, affirme Guillaume Le Grand, président de la société de transport maritime Towt et visiblement concerné par la saignée, "affréter des bateaux existants en capacité de transporter jusqu'à 300 tonnes de marchandises." Cette entreprise dont il assure la présidence ne se sert que d'une flotte de quatre gréements de 20 à 40 mètres pour rallier la Scandinavie, le Portugal, l'Angleterre, ou encore pour traverser l'Atlantique.


En 2016, ce choix qui n'est pas sans douleur a permis d'économiser 300 tonnes de gaz à effet de serre. Même si, comparé aux 10,5 milliards de tonnes de fret ayant transité sur plus de 5 000 porte-conteneurs, c'est presque moins qu'une goutte d'eau dans la mer, il faut reconnaître que le fret à voile jouerait bien un rôle dans le grand jeu qui consiste à rester vert en naviguant sur du bleu.



Des cargos à voile innovants sur les océans ?


D'autres entreprises ont continué les tentatives : parmi les propositions, le cargo à voile revient encore et encore. Serait-ce un bon parti ? A donc été développé le Voilier-Cargo, un navire qui permettrait d'économiser plus de 10 000 tonnes de CO2 par an et plus de 300 000 tonnes durant toute sa durée de vie.


Quoi qu'on dise, le cargo à voiles reste une initiative prometteuse dans un contexte où chaque acte comptera. La force du vent sera une assistance bienvenue pour que le projet de réduction d'ici 2050 des émissions de CO2 du transport maritime réduise de 50% par rapport à leur niveau de 2008, comme le souhaite l'Organisation Maritime Internationale, ne soit pas... du vent.

Des porte-conteneurs 100% électriques ?


Dans cette guerre contre la fatalité maritime, l'option électrique trouve une forte résonance auprès du public. Et les propositions se sont concrétisées. Ainsi, un porte-conteneurs 100% électrique a été développé, faisant de l'improbable propulsion électrique sur batteries une possibilité envisageable.



Le gaz naturel liquéfié ?


Si les grands navires préfèrent généralement le fioul lourd, de timides vagues de conversion au gaz s'étaient soulevées il y quelques années, mais seulement parmi les petits navires de fret. En effet, le gaz a l'avantage d'être constitué en faible proportion de carbone, de plus, le gaz naturel réduit les émissions d'oxyde de soufre de 90%, celles de particules de 95% et celle des molécules d'oxyde d'azote de 80%. En clair, c'est un excellent parti pour le transport maritime, même s'il ne peut pas être considéré comme la panacée face au niveau de pollution déjà atteint.




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