Taxe carbone: Une écologie punitive qui ne fonctionne pas
Le premier Ministre français, Édouard Philippe, était hier soir sur le plateau du journal télévisé de Laurent Delahousse sur France 2 afin de répondre aux nombreuses questions de la population et affirmer les intentions du gouvernement après ce week-end "gilet jaune". Rien n'a changé! "Nous gardons le cap" confirme l'ancien maire du Havre, avec "beaucoup d'humilité" selon lui. Le président français et son équipe ont décidé de continuer dans cette écologie punitive et surtout incomprise de la plupart des français.
Alors que l'on pouvait penser que les différentes mesures prises par la France depuis un an comme la hausse du coût du contrôle technique, l'augmentation du prix des cartes grises et des places de stationnement, la limitation de la vitesse et le durcissement des contrôles, ainsi que les variations du prix du pétrole étaient suffisant à encourager à la transition énergétique, le gouvernement en a décidé autrement. La taxe carbone vient s'ajouter à tout ça. "La goute d'eau qui fait déborder le vase" pour beaucoup de "gilet jaune". Ils étaient des milliers à manifester tout le week-end pour obtenir une aide des autorités compétentes. Pour beaucoup, la transition énergétique est devenue le "cauchemar écologique".
Outre les problèmes liés au pouvoir d'achat des ménages les plus modestes, ce sont les méthodes du groupe présidentiel qui posent problème. Cette nouvelle taxe devrait rapporter pas loin de 40 milliards d'euros cette année à l'État. Mais voilà... Surprise! Plus d'impôt mais moins d'argent reversé à la transition écologique. Selon les derniers calculs, seulement 19% seront consacrés à l'évolution de nos modes de vie, contre 21% l'an dernier. Rajoutez à cela, les interdictions qui s'enchainent et les échéances qui se rapprochent: plus de chauffage au fioul et plus aucun véhicule diesel autorisés en centre-ville d'ici 2025. De plus, l'État s'est engagé à retirer l'ensemble des véhicules thermiques à l'horizon 2040. De quoi imaginer le calvaire psychologique vécu par une bonne partie de la population. Le président et ses ministres ne cessent de citer en exemple les pays nordiques pourtant très différents sur le plan politique et économique.
Il est vrai que l'écologie est au centre de l'économie des territoires du nord de l'Europe depuis plusieurs années. Cependant, les mesures mises en place sont loin d'être similaires. La Suède, la Norvège ou encore la Finlande développent des moyens de transports publics non polluants, augmentent régulièrement les aides à l'achat d'un nouveau véhicule et surtout apportent un soutien constant aux entreprises qui produisent de l'énergie verte. Sans compter que ces derniers investissent massivement dans des infrastructures qui n'émettent pas de CO2 et dans l'isolement des habitations les plus sensibles. On peut dire qu'on est loin de tout ça en France avec notre nouvelle norme RT 2020 et les 6000 euros de bonus promis pour l'achat d'un véhicule électrique.
Pour conclure, pourquoi ne pas s'intéresser à la différence de pollution engendrée par les véhicules personnels d'un côté et les grosses usines, les portes conteneurs, les avions et j'en passe de l'autre... J'oubliais! Ces derniers ont des quotas d'émissions... Entendez par là des permis de pollution jusqu'à un certain seuil. Il est désormais très clair que la politique environnementale menée par l'État français manque grandement de cohérence et surtout de transparence sur plusieurs points. Augmenter les charges des ménages les plus modestes pendant qu'on baisse l'impôt des plus riches, une drôle de méthode lorsqu'on souhaite démontrer aux français les bienfaits de la transition écologique.
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