Saône-et-Loire: une usine transforme les déchets ménagers en biogaz

Mis à jour : 21 déc. 2018

C'est une petite révolution dans le monde des énergies renouvelables. Depuis maintenant quelques mois l'État français encourage à la production de biogaz. L'objectif étant de développer les industries dites vertes afin de faciliter la transition énergétique. Retour sur l'usine de Chagny en Saône-et-Loire.


Illustration d'une usine de biogaz

Pas moins de 300 tonnes de déchets ménagers débarquent chaque jour sur le site de Chagny. Cela s'explique par le procédé mis en place pour produire ce fameux "gaz vert". En effet, la filière dite de "méthanisation" repose sur un élément simple à savoir vos poubelles. Attention toutefois, tout ne peut pas être utilisé pour réaliser cette transformation naturelle. Les usines récupèrent principalement les déchets organiques comme ceux issus des exploitations agricoles. Et on peut dire que le résultat est plutôt remarquable.


Grâce aux déchets de 360 000 habitants, cette entreprise de Saône-et-Loire, baptisée Ecocea, fabrique un "gaz de ville à 99%" qui sera ensuite réinjecté dans le réseau des transports. Comme le précise Philippe Testevuide, directeur de cette usine gérée par une filiale d’EDF, "la production de l’année dernière aurait pu alimenter une ville de 6 000 habitants, toutes énergies confondues". De quoi donner de l'espoir aux écologistes aujourd'hui de plus en plus fatalistes face aux manques d'initiatives du gouvernement. Fin septembre, une étude confirmait que 67 sites en France produisaient du biogaz capable de soutenir au total la consommation de 80 000 foyers. Pour autant, tout n'est pas parfait au sein de cette filiale comme en témoignent les fosses gigantesques de déchets non utilisables qui sont enfouis autour de l'usine.


C'est l'un des principaux problèmes que rencontrent les industriels du recyclage: le tri sélectif. Voilà maintenant plus de 15 ans que la France encourage à trier ses déchets correctement. Pour autant, le message ne semble pas être perçu. Un chiffre est bien plus parlant que les autres. Seuls 40% des déchets de nos poubelles sont utilisables pour produire le biogaz. Mais alors où va le reste? Plastique, pneus, fer et j'en passe, plus de 40 000 tonnes ont fini enfoui sous les gazons des terrains qui bordent l'usine de Chagny depuis 1995. Pas très écolo au final... Pour le président du SMET 71 (1), Dominique Juillot, l'enfouissement s'arrêtera le jour où le tri des déchets sera plus sérieux.


Quoi qu'il en soit, cette nouvelle filière semble avoir le vent en poupe. La France s'est donnée comme objectif que ce biogaz fournisse 10% de la consommation totale en gaz du pays d'ici 2030. Pas de quoi sauter au plafond, sachant que pour le moment le secteur n'occupe que 0,1% des énergies. À noter que des pays comme la Finlande ou encore l'Allemagne ont des décennies d'avance dans l'utilisation de ce procédé.


(1): Entreprise publique qui traite les déchets de 344 communes en Saône-et-Loire et dans les Côtes d'Armor.





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