Quatre pays d'Afrique australe souhaitent rouvrir le commerce de l'ivoire

Le Botswana, la Namibie, la Zambie et le Zimbabwe veulent "faire pression sur la communauté internationale" pour faciliter la gestion de leur population d’éléphants. Les quatre chefs d’Etat d’Afrique australe se sont prononcés pour un allègement de l’interdiction du commerce de l’ivoire pour pouvoir mieux réguler la population d’éléphants en liberté, la plus importante du monde.


Il ne resterait plus que 415 000 spécimens d'éléphants d'Afrique. Crédit photo: Senee Sriyota

Le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, s’est montré le plus véhément suite à la réunion commune entre les représentants du Botswana, de la Namibie, de la Zambie et du Zimbabwe, concernant le traitement des éléphants. Il a déclaré: "Nous ne pouvons pas continuer à rester passifs pendant que d’autres débattent et prennent des décisions qui concernent nos éléphants. Ces quatre États souhaitent "faire pression sur la communauté internationale" pour qu’elle allège l’interdiction actuelle sur le commerce de l’ivoire.


Le commerce de l'ivoire sur les éléphants d'Afrique est interdit depuis 1989


Pourtant le braconnage constitue la principale menace pour les éléphants, dont on estime à 40 000 les pertes annuelles selon l’IUCN. En 1989, la Convention internationale sur le commerce des espèces menacées (CITES) avait inscrit les éléphants africains sur la liste 1, interdisant ainsi toute forme de commerce de leur ivoire.


Les pays d’Afrique australe ont proposé, cette semaine, de placer les pachydermes sur la liste 2, autorisant ainsi la chasse et la vente d’ivoire selon certaines conditions. Pour défendre ce projet qui peut sembler dramatique d’un point de vue environnemental, le président du Botswana, M. Masisi, met en avant les difficultés de plus en plus récurrentes dans la cohabitation avec l’animal: "Alors que leur nombre augmente, les conflits entre éléphants et humains augmentent aussi […], en raison de la raréfaction des ressources et du changement climatique". "Les sécheresses récurrentes exercent encore plus de pression sur nos fragiles écosystèmes", insiste-t-il pour justifier une régulation au niveau national, voir à toute l’Afrique australe.


Plus d'un quart des éléphants d'Afrique vivent au Botswana


Pour le Botswana, qui abrite à lui seul la plus grande population d’éléphants avec environ 135 000 individus, une régulation trop violente serait une catastrophe pour le pays, dont une importante partie de son économie est basée sur les safaris.


Cependant, le nouveau président, élu depuis l’an dernier, a pris ses distances avec la politique de défense prioritaire de la faune sauvage initiée par son prédécesseur, Ian Khama, avec un meilleur accueil des chasseurs de trophées par exemple. Ainsi, malgré les arguments écologiques sur l’utilisation des ressources, l’État voit également dans cette possible réouverture du marché de l’ivoire, un important bénéfice.


Aujourd’hui, selon les statistiques de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), il existerait encore 415 000 spécimens d’éléphants d’Afrique, classés comme "vulnérables" sur la liste rouge des espèces menacées. Les défenseurs de la faune s’opposent donc catégoriquement à cette réouverture du marché de l’ivoire.



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