Plus dangereux que le CO², les émissions de méthane en forte hausse
Le méthane est un gaz à effet de serre souvent oublié quand il s'agit de réchauffement climatique pourtant certains chiffres inquiètent: la concentration du gaz a été multipliée par 2,5 depuis la révolution industrielle et est 28 fois plus réchauffant que le CO². La corrélation nette entre activités humaines et émissions de méthane peut rassurer ceux qui croient en une prise de conscience rapide et généralisée, mais aussi déconcerter les plus pessimistes.
Le Global Carbon Project a publié une analyse mercredi 15 juillet réalisé par une équipe de 90 chercheurs internationaux. Depuis 1750, le gaz présent dans notre atmosphère a augmenté d'environ 250%.
L’Europe est la seule région qui parvient à réduire ses émissions, mais parce qu’elle importe pour beaucoup sa viande d’Amérique du Sud et son gaz des États-Unis. "Aujourd’hui, on estime que le méthane contribue à hauteur de 23% du réchauffement lié aux émissions de gaz à effet de serre anthropique", explique Marielle Saunois, coordinatrice de l’étude.
Ce n’est pas pour rien que beaucoup appellent ce gaz à effet de serre, la "bombe climatique". Il y a une claire corrélation entre activité humaine et émission de méthane. Selon les scientifiques, 60% des rejets de méthane dans l’atmosphère sont inhérents aux activités humaines.
L’accroissement de la taille de nos élevages (30%), l’exploitation du gaz et du pétrole (22%), le traitement de nos déchets (18%), le transport et l’industrie (14%), les cultures de riz (8%) et les feux de biomasse (8%) sont responsables de l’augmentation des émissions de méthane qui pèse lourdement sur le climat. Bien que tout le monde sache que les quantités de méthane émises augmentent continuellement, leur impact est souvent sous-estimé: ce gaz à effet de serre est 28 fois plus réchauffant que le CO².
Il est primordial d’inverser la tendance avec par exemple une surveillance des fuites des exploitations gazières et pétrolières. D'autant plus que l’inquiétude s’accroît avec la fonte du pergélisol qui relâcherait des quantités importantes de méthane, dans des proportions que les scientifiques ne parviennent pas encore à estimer.