Pêche: les grandes surfaces accusées de surexploitation non durable

C'est une enquête de longue haleine menée par nos confrères du magazine UFC - Que choisir. 86% des poissons vendus en supermarchés sur notre territoire proviennent d'une pêche non durable. De plus pour la majorité des grandes surfaces, les étiquettes indiquant la méthode et le lieu de capture ne sont pas conforment.



Fallait-il s'y attendre? Probablement oui. Alors que les experts environnementaux crient sur tous les toits depuis plusieurs années que nos méthodes de pêche risquent de bouleverser tôt ou tard tout l'écosystème marin, la surexploitation des ressources continue et s'aggrave. L'association de consommateurs UFC - Que choisir a donc décidé de s'attaquer au problème depuis la source, à savoir les supermarchés. Et le moins que l'on puisse dire c'est que la situation est alarmante. "86 % des poissons présents dans les étals des grandes surfaces visitées sont pêchés selon des méthodes non durables ou dans des stocks surexploités" peut-on lire dans l'étude réalisée dans 1134 hyper et supermarchés de France. De plus, l'association souligne que "88 % des stocks de poissons européens sont actuellement surexploités ou voient leur capacité à se reconstituer menacée, induisant dès lors un risque d’effondrement des stocks pour des espèces particulièrement menacées telles que le bar". Car parmi le florilège de poissons vendus, certains comme la sole, le cabillaud et le bar ne sont pas dans les meilleures postures. Pour autant, leur pêche n'a pas cessé d'augmenter afin de satisfaire les plus folles envies des consommateurs. Les enquêteurs du magazine ont donc mis le doigt sur un problème grandissant: la politique d'approvisionnement des grandes surfaces est clairement non-durable.


Mais le problème ne s'arrête pas là. Dans deux tiers des cas, les étiquettes qui normalement doivent indiquer la provenance et la méthode de capture des poissons ne sont pas conformes. Et parce qu'il est important d'établir un podium des plus mauvais élèves, sachez que Intermarché décroche la palme. Avec 3 poissons sur quatre mal étiquetés, le groupe Les Mousquetaires est suivi de près par Système U et Leclerc. Ces derniers totalisent respectivement 76% et 67% d'étiquettes non conformes.


Vous l'avez compris... Pour l'association, l'objectif de cette enquête est clair: obliger les autorités compétentes à agir concrètement et durablement sur les quotas de pêche. UFC - Que choisir demande à ce que ministres européens de la pêche alignent "strictement les futurs quotas sur les recommandations émises par les experts du Conseil international pour l’exploration de la mer" et que "l’étiquetage réglementaire intègre un indicateur explicite de la durabilité du poisson". Elle annonce également qu'elle saisira prochainement la commission des fraudes afin que des contrôles plus réguliers soient menés dans les étals des supermarchés. Enfin rappelons que selon une étude réalisée par l'Institut FranceAgrimer en septembre dernier, trois quarts des achats de poissons frais et autres produits de la mer sont réalisés dans la grande distribution.




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