Mayotte: Le massacre des tortues vertes continue...

Alors que le gouvernement Mahorais a en juin dernier et très récemment mis en place des lois inédites pour la protection de sa biodiversité terrestre et marine, les associations locales de défense des animaux ont malheureusement constaté que le braconnage, notamment d'espèces protégées, continuait de plus belle.


Braconnage à Papani, une plage de Mayotte. Crédit photo: Oulanga Na Nyamba

Décidément, où qu'elles soient dans le monde, les tortues ont bien du mal à faire face à la cruauté humaine. Ce vendredi 21 décembre, l'association Oulanga Na Nyamba a décidé de dénoncer le braconnage intensif subi par plusieurs espèces de tortues vertes comme la Chelonia Mydas. Cette dernière est la plus présente sur Mayotte, un ensemble de petites îles de l'océan indien, pour autant elle est aujourd'hui considérée comme menacée par l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN). Ce matin, plusieurs bénévoles et scientifiques scrutent les plages à la recherche non pas de tortues mortes mais bien de carapaces totalement vides, de crânes et d'écailles. Un spectacle ahurissant et un inventaire macabre qui a tendance à conforter l'idée que l'Homme ne se soucie plus de la nature qui l'entoure. Car la plus grande menace pour ces animaux exceptionnels, ce n'est pas le climat, les prédateurs naturels mais bien nous-mêmes comme nous le confirme François-Elie Paute, de l'association environnementale Oulanga Na Nyamba:" la plus grosse menace, pour les tortues, c'est le braconnage".



Crédit photo: Oulanga Na Nyamba

Les premières estimations tendent à démontrer que sur les quelques milliers de tortues qui viennent pondre toute l'année, plus de 400 d'entre elles sont retrouvées mortes sur les plages. Enfin, selon les chiffres de Remmat (1) 80% auraient été victimes de braconnage. Cela s'explique en partie par un véritable "marché noir" pour la viande de tortues.



Crédit photo: Oulanga Na Nyamba

Vous avez bien entendu... Dans certaines contrées lointaines, la viande de tortues a un certain succès. Au point tel que son prix actuel au kilo (souvent supérieur à 100 euros) dépasse celui des viandes les plus célèbres au monde. Pour autant, seuls quelques "privilégiés" peuvent prétendre à pouvoir se l'offrir. Un phénomène complètement fou qui malheureusement semble trouver de plus en plus d'adeptes dans un pays fortement touché par la pauvreté. En 2017, le gouvernement de Mayotte a décidé de durcir la loi contre le braconnage. Désormais, chaque individu risque entre un et deux ans de prison assortis d'une amende maximale de 150 000 euros. Malheureusement la surveillance des quelques 150 plages où pondent quotidiennement les tortues, est extrêmement difficile pour les autorités locales. Seules 4 à 6 affaires sont jugées chaque année par le tribunal de l'île.


À noter que 250 000 euros sont consacrés annuellement à la protection des tortues marines. Aujourd'hui, les associations s'attèlent à débarrasser les plages des cadavres afin qu'un nouveau recensement morbide soit possible dès l'année prochaine.


(1) réseau d'échouage mahorais de mammifères marins et de tortues marines




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