Loups en Allemagne: leur sort devient politique

Autour de Berlin, les loups rôdent, et inquiètent les éleveurs. Selon les scientifiques qui se sont penchés sur la question, une trentaine de meutes vivraient dans la région de la capitale, et ce 150 ans après avoir disparu. Le débat grandit sur la présence du prédateur générateur de peur, et son sort divise; il y a ceux qui voudraient le protéger, et ceux qui cherchent à l’éliminer, et cela glisse doucement sur le plan politique.


Entre ceux qui veulent éliminer et ceux qui veulent protéger l'animal, le débat fait rage. Crédit photo: Xaver Klaussner

Le ministère de l’Environnement l’Allemagne dénombre sur le territoire environ 800 loups, soit 73 meutes. La population de loup, de retour dans le pays depuis les années 2000, s’est agrandie d’environ 25% par an. Ainsi, le nombre d’animaux d’éleveurs attaqués par les loups s’est également accru; l’an dernier, on en dénombrait plus de 1000. Cependant, aucune agression sur l’homme n’a été officiellement recensée.


Car il y a quand même cet homme, un jardinier, anonyme, qui aurait rapporté à la presse avoir été attaqué par des loups pendant qu’il exerçait son travail. Cependant, les analyses en laboratoire de sa blessure ne révèlent pas de trace de salive de loup ni de fourrure, la piste est donc plutôt tournée vers une attaque de clients errants. Selon les défenseurs du prédateur, cette histoire est là pour propager l’incertitude et la peur.


En effet, en Europe le loup est protégé; les spécialistes qui étudient le comportement de l’animal dans un centre au nord de l’Allemagne cherchent à montrer d’ailleurs que nous pouvons cohabiter, en invitant le public à venir se balader sur le site au milieu des animaux ( sous leur contrôle néanmoins ). Mais face à l’inquiétude des fermiers pour leur bétail, certaines régions considèrent la possibilité de faire exception de l’état de préservation du loup, et d’autoriser les paysans à tuer l’animal s’il faut protéger les animaux. Certains veulent même chasser le loup en dehors des frontières de l’Allemagne. Et 11 loups ont été retrouvés morts cet hiver dans la région de Berlin, tués par balle.


Le débat devient finalement politique; il faut désormais s’adresser au ministère de l’Environnement pour toute interrogation concernant cette augmentation du nombre de loups. L’extrême droite s’est d’ailleurs sosie de ce sujet polémique à l’approche des scrutins régionaux.


Et les campagnes de pétitions contre l’animal se multiplient; les agriculteurs et les éleveurs affirment que la férocité du loup est sous-estimée par les écologiques. Ils organisent des gardes de nuit, fusil à l’épaule, pour protéger leur bétail. Mais pour les défenseurs de l’animal, l’extermination n’est pas la solution; car déjà 10% des loups sont abattus illégalement, et pourtant, ils continuent de s’approcher des villes, de la même manière que les sangliers. Ils rappellent également que l’homme ne fait pas partie des proies naturelles du loup, dont la peur remonte aux temps jadis alors qu’il était un animal porteur de la rage, pouvant tuer d’une morsure par transmission de la maladie.


Le débat est si politisé à l’heure actuelle, qu’il s’apparente de plus en plus à une opposition entre écologistes et populations rurales.


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