Huile de palme, Total, gouvernement français: Une histoire d'amour qui dure!

Mis à jour : 23 oct. 2018

La décision a été prise dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. L’Assemblée Nationale a maintenu un avantage fiscal pour les biocarburants à base d’huile de palme. Le gouvernement français est donc défavorable à l'amendement proposé par la Commission du Développement durable, de l’Aménagement du territoire et des Finances.

Le ministre Gérald Darmanin a justifié son refus pour "une question sociale" , mettant en péril "plus de 300 ouvriers" de la bioraffinerie Total de La Mède "qui si vous adoptez cet amendement n’auront plus de travail". Le ministre a aussi mis en avant le fait que la mesure serait "contraire aux règles de l’OMC" alors que le Parlement européen prévoit l’interdiction de l’huile de palme pour les biocarburants d’ici 2030.

Pourtant, nombre de députés de tous bords confondus ont tenu à signaler leur soutien à l'amendement et ont critiqué les "largesses" du gouvernement envers Total. "Ce que je ne comprends pas c’est qu’au nom de Total (...) on sacrifie toute la filière betterave-sucre", a déploré Jean-Louis Bricout (PS), tandis que Mathilde Panot (LFI) était exaspérée que l’économie prenne le pas "sur l’intérêt général humain".

La position du gouvernement est par ailleurs contraire à ses propres engagements. En effet, dans le Plan climat annoncé par Nicolas Hulot en juillet 2017, l’axe 15 prévoyait "la fin de l’importation en France de produits contribuant à la déforestation". Du côté de Greenpeace, on s'étonne "que l’Elysée, par la voix de Gérald Darmanin, invoque les intérêts du site de la Mède pour justifier le rejet de l’amendement. Une preuve que ce n’est pas Emmanuel Macron qui gouverne la politique industrielle de ce pays, mais des grands groupes sans scrupules, comme Total". Pour le moment, le gouvernement continue d'accorder sa confiance et certains privilèges à des groupes impliqués internationalement dans des projets de déforestation à très grande échelle.

Source: Reporterre