Huile de palme: Quel carburant pour demain?


C'est une décision pour le moins inattendue que vient de prendre l'Assemblée Nationale. Vendredi dernier, les députés ont voté pour le retrait de l'huile de palme de la liste des biocarburants autorisés. Entendez par là, que cette substance controversée ne pourra plus être utilisée dans nos véhicules. Une décision saluée par les opposants mais fortement critiquée par la majorité du groupe "En marche". Alors quelles sont les raisons de ce revirement de situation et bien sûr quelles sont les alternatives qui s'offrent à nous?


Dans ce contexte de grève généralisée et étendue à l'ensemble du territoire, les députés Modem souhaitaient envoyer un signe fort en direction de la population concernant ses interrogations sur la transition écologique. "Cela fait quinze jours que l’on se bat pour expliquer pourquoi on fait la transition énergétique, pourquoi on rajoute de la taxe carbone, pourquoi on augmente la taxe sur le gazole… Et quand on veut faire du carburant propre en France, on garde l’huile de palme. C’est plus nocif que l’essence" a souligné Bruno Millienne, élu MoDem des Yvelines, à l’origine de l’amendement. Pour d'autres comme Jean-Louis Bourlanges, cette décision redonne du sens aux initiatives prises par le gouvernement pour changer les modes de mobilité. "Nous assumons de soutenir une politique impopulaire sur le gazole mais nous ne voulons pas être pris en flagrant délit d’incohérence". Quoi qu'il en soit, la France ne fait que précéder une décision européenne qui serait sans doute intervenue dans les mois à venir. Mais la majorité ne démord pas. Cette décision sera plus nocive que productive pour "La République En Marche". Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement s'explique: "L’intention de Bruno Millienne est extrêmement louable mais l’effet est totalement contre-productif parce que la mesure va provoquer un report sur le soja, on considère que c’est pire pour la déforestation que l’huile de palme". Avant de rajouter: "Nous, ce qu’on est en train de faire, c’est un plan global sur la déforestation. Il était présenté la semaine dernière par François de Rugy. Donc plutôt que de s’intéresser à un petit amendement d’un vendredi soir, je vous propose de regarder le plan global". Un plan global qui pourtant n'a pas de quoi faire rougir nos confrères européens. Certes la France souhaite interdire de son marché intérieur l'ensemble des produits issus de la déforestation d'ici à 2030. Cependant, comme notre cher Premier Ministre aime à le rappeler ces mesures ont déjà été mise en place dans certains pays nordiques comme la Norvège et la Suède. Oui mais c'était il y a plus de 10 ans. Alors rattraper son retard ne se fera pas en quelques mois. De plus d'autres mesures à la fois incohérentes et plutôt risquées avaient déjà été mises en place pour appuyer ce nouveau carburant. La raffinerie de La Mède située à l'Étang de Berre près de Marseille et propriété du géant Total s'était récemment convertie dans le biocarburant à base d'huile de palme. Par conséquent, ce sont 250 ouvriers qui risquent désormais de perdre leurs emplois.


Parmi les solutions possibles, plusieurs projets se dégagent. Le soja ne semble pas être la solution idéale en vue de remplacer l'huile de palme. D'autant plus que la culture de ce dernier pourrait s'avérer être plus nocive encore pour l'environnement. Cette fois, à Marseille, le groupe Avril vient d'annoncer la création d'un biocarburant nouvelle génération utilisant de l'huile de colza. La révolution tient du fait que "Oleo 100" n'est mélangé à aucun carburant issus de l'énergie fossile et que sa production est 100% française. Mais là encore, certaines ONG, comme Greenpeace, dénoncent un bien pour un mal. De même que le soja, la production intensive d'huile de colza nuirait fortement à la préservation de l'environnement. Enfin de nouveaux boitiers ont récemment été commercialisé en vue de permettre à certains véhicules essence de rouler avec du E85. Ce superéthanol est moins cher mais consomme plus. En soit la révolution n'est pas exceptionnelle. Pour terminer, nous ne pouvions pas passer à côté de la nouvelle lubie de notre gouvernement: vendre des voitures électriques. Une fois encore le procédé montre qu'il y a une légère amélioration concernant les émissions de gaz à effet de serre mais que malheureusement à grande échelle, l'électrique ne pourra pas être envisagé sur le long terme.


En conclusion, chaque solution apportée pour créer un nouveau carburant écologique semble se heurter inexorablement à des problèmes environnementaux. Reste à savoir si le miracle sortira bientôt de terre ou si nous serons contraints de suivre les indications du gouvernement année après année?



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