Hécatombe de brebis en Ariège: éleveurs et élus demandent des abattages d'ours
C'est une véritable guerre de territoire que se livrent ours et éleveurs dans les montagnes de l'Ariège. Réintroduit progressivement depuis plusieurs années dans ce département des Pyrénées, l'ours brun pourrait bien voir son avenir menacé. Récemment, pas moins de 250 brebis ont été retrouvées mortes à la suite d'un dérochement provoqué par une attaque ursine. Exaspérés et à bout de nerfs, certains élus et éleveurs demandent à l'État des prélèvements de l'espèce. Entendez par là, l'autorisation d'abattre des ours.
Les histoires se suivent et se ressemblent... Chaque année, des éleveurs montent au créneau pour expliquer leur désarroi quant aux morts successives de leurs troupeaux de brebis, attaqués par des ours.
La réintroduction progressive dans les Pyrénées d'un des plus grands prédateurs terrestres est toujours sujette à controverse. Alors que certains défenseurs de la biodiversité y voient un retour à l'état sauvage et la pérennisation d'une espèce qui fut autrefois emblématique de nos forêts, les éleveurs dénoncent une situation quasi dramatique.
Dans la nuit de mardi à mercredi dernier, 250 brebis sont mortes à la suite d'un dérochement (tomber d'une crête) causé par l'attaque d'un ours, dans le massif de l'Aston en Ariège.
Malheureusement, beaucoup craignent désormais le pire. "L'Ariège, cet été, dégueule d'ours (...) On sent l'imminence d'un drame, qui pourrait concerner un randonneur croisant une ourse avec ses petits, ou un éleveur au bout du rouleau" s'exclame Philippe Lacube, président de la Chambre d'agriculture.
Dans ces conditions, certains élus et éleveurs ariégeois ont décidé de déposer une question écrite adressée aux ministres de l'Écologique et de l'Agriculture, pour demander des prélèvements d'ours. Autrement dit, des abattages autorisés.
Pour rappel, selon les autorités, entre 40 et 50 spécimens évoluent actuellement dans le massif pyrénéen, alors qu'ils n'étaient plus que 6 il y a encore 30 ans.