Forêts primaires: l'équivalent d'un terrain de foot rasé toutes les 6 secondes
Après une analyse des images satellites, le bilan du Global Forest Watch est alarmant: les espaces forestiers ont reculé de 12 millions d’hectares dans le monde l’année dernière. Un tiers de ces domaines qui ont été décimés sont des forêts primaires tropicales humides.
Les forêts primaires sont essentielles pour la régulation naturelle du climat, le maintien de la biodiversité et de la fertilité des sols, elles stockent davantage de carbone que les autres forêts.
Ces écosystèmes fragiles ont besoin de plusieurs millénaires pour se régénérer. Les pays les plus impactés par le recul des forêts primaires sont le Brésil, la République démocratique du Congo, l'Indonésie, la Colombie et la Bolivie.
Plusieurs facteurs viennent expliquer le recul considérable des domaines mondiaux forestiers. Déjà, d’immenses incendies ont détruit des régions au Brésil, en Australie, en Sibérie, en Arctique, au Congo et en Californie.
Mais c’est aussi l’effet de la déforestation due aux activités humaines pour convertir ces lieux de biodiversité riches en pâturages, plantations industrielles ou bien en terres agricoles: culture d’huile de palme, de bois, de soja, ou de canne à sucre. Les perturbations naturelles peuvent également expliquer partiellement la disparition des forêts primaires.
La déforestation est un phénomène en constante hausse. Cette tendance inquiète les populations locales, les associations écologiques et tous citoyens avertis. Selon l'ONG Imazon, la déforestation en Amazonie brésilienne a augmenté de 54 % en janvier 2019 par rapport à janvier 2018. À l'échelle mondiale, 12 millions d’hectares auraient ainsi disparu l’an dernier, c’est l’équivalent de la surface d'un pays comme la Suisse.
Il s’agit d’un danger écologique donc, mais aussi sociale puisqu’on estime que la dégradation des terres due à la déforestation compromet le bien-être de plus de 3 milliards de personnes dans le monde.