Déforestation en Amazonie: le président du Brésil accusé de lâcheté
Le ton monte entre le président brésilien très controversé, Jair Bolsonaro, et le directeur de l'organisme public chargé de mesurer la déforestation, Ricardo Magnus Osório Galvão. Ce dernier, exaspéré par les déclarations publiques du chef de l'État remettant en cause les chiffres officiels de la déforestation en Amazonie, n'a pas hésité à accuser le président du Brésil de "lâcheté".
Illustration de la déforestation. Crédit photo: Thammanoon Khamchalee
Les chiffres concernant la déforestation en Amazonie font froid dans le dos. En l'espace d'un an, elle aurait augmenté de 88% dans la partie brésilienne. Pourtant, certains, à l'image du président du Brésil, doutent de la véracité des faits et le font savoir publiquement.
Jair Bolsonaro a notamment déclaré à plusieurs médias, ce vendredi: "si toute cette dévastation dont vous nous accusez était réelle, la forêt amazonienne serait déjà un grand désert", mais aussi: "nous avons la conviction que les données que l'INPE a fournies à la presse sont mensongères, qu'elles sont au service des ONG".
Il n'a pas fallu longtemps au directeur de l'Institut national de recherche spatiale (INPE), Ricardo Magnus Osório Galvão, en charge d'évaluer la déforestation, pour réagir à ces accusations. "Il (Jair Bolosonaro) a fait preuve de lâcheté en s'exprimant ainsi. Peut-être qu'il s'attendait à ce que je présente ma démission, mais je ne le ferai pas" dit-il, avant de rajouter: "j'espère qu'il me convoquera à Brasilia pour expliquer les données et qu'il aura le courage de répéter ça face à moi, les yeux dans les yeux".
Pour le président d'extrême droite, ces déclarations alarmistes font simplement "une mauvaise publicité au Brésil". En conséquence, il a affiché le souhait de pouvoir, à l'avenir, contrôler le timing de diffusion de ces informations.
Reste que les chiffres officiels de la déforestation sont criants de vérité. La situation en Amazonie brésilienne a très largement empiré depuis l'arrivée au pouvoir de Jair Bolsonaro.