Collision au large de la Corse: des erreurs humaines inacceptables...

Le dénouement est proche. Un rapport présenté ce lundi à Tunis, en Tunisie, fait état d'erreurs tout simplement rocambolesques des deux équipages. Souvenez-vous, le 7 octobre dernier, un navire tunisien ainsi qu'un porte-conteneur chypriote étaient entrés en collision au large de la Corse, entraînant un début de marée noire sur les côtes méditerranéennes. Les premières explications de ce scénario exceptionnel se résument à une série d'erreurs humaines parfois incompréhensibles, voire même inacceptables.

Le navire Ulysse encastré dans le porte-conteneur Virginia au large de la Corse. Crédit photo : Alexandre Groyer © Marine nationale

Croyez-le ou non, mais selon le rapport de la commission d'enquête tuniso-franco-chypriote, présenté lundi par le ministère tunisien des Transports, l'officier en charge de l'Ulysse, le navire tunisien, était tout bonnement occupé à bavarder au téléphone pour des raisons personnelles tandis que le responsable du bateau chypriote, le Virginia, n'a pas été attentif aux alarmes des radars. Encore plus incroyable, les enquêteurs rapportent que le navire en question avait jeté l'encre au milieu d'une véritable "autoroute de la mer".


Par conséquent, Youssef Ben Romdhane, directeur général du transport maritime au sein du ministère tunisien du Commerce, a déclaré que "cet accident est dû à une erreur humaine partagée entre l’équipage du navire tunisien et celui du navire chypriote".


Des erreurs humaines inacceptables


Les journalistes de l'AFP apportent également un peu plus de précisions au dossier. "Le capitaine du navire tunisien était occupé […] à passer des appels téléphoniques privés. Il était loin de l’écran radar qui prévient en cas de danger. Il était seul". De plus, un gradé de la tour de contrôle en Corse a confirmé que c'était la première fois qu'un navire mouillait à un tel endroit, en précisant qu'il s'agissait "d'une route maritime utilisée par les navires marchands". Selon le rapport, le navire s'était arrêté là sous pression de son armateur.


Les derniers éléments précisent que les deux capitaines du navire tunisien ont été licenciés. Pour le moment, nous ne savons pas ce qu'il est advenu des capitaines chypriotes. Rappelons tout de même que plus de 600 m3 de carburant s'était échappé des soutes après la collision. Résultat: l'ensemble des côtes méditerranéennes françaises ont été touchées par des nappes d'hydrocarbures. Selon les premières estimations, le coût de la collision est estimé à 13,5 millions d'euros tandis que la dépollution des sites s'évalue à 10 millions d'euros. Une mauvaise nouvelle pour l'assureur, responsable des deux compagnies en question.


En conclusion, la justice devra trancher entre les deux navires et établir clairement les responsabilités de chacun. Un épisode de plus qui ne rassure en rien les défenseurs de l'environnement quant à la protection de nos mers et de nos plages. Rappelons que plusieurs maires de France, dont celui de Ramatuelle près de St-Tropez, avaient porté plainte contre les deux navires pour pollution. À noter également que plusieurs membres d'équipage du bateau tunisien ont été mis à pied pour la diffusion d'une vidéo où ces derniers n'hésitaient pas à se moquer des critiques et à minimiser la situation. À quand la prochaine marée noire?


Retrouvez la vidéo réalisée par Corse-Matin






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