Amazonie: la mort d'un ardent défenseur de l'environnement, Paulinho Paiakan
Paulinho Paiakan, fervent défenseur de l’environnement, est décédé ce mercredi du Covid-19. Devenu célèbre en s’opposant à la construction du projet hydroélectrique de Belo Monte dans les années 80, il s’est battu toute sa vie pour créer des alliances entre les différents peuples autochtones de la région, afin de combattre l’exploitation de l’Amazonie.
Le chef indigène du peuple Kayapo, Paulinho Paiakan, était devenu une figure de la protection de la forêt amazonienne, menacée par la déforestation. Mercredi 17 juin 2020, des activistes des peuples autochtones ont annoncé la mort de cet homme. Alors âgé de 65 ans, il serait mort du coronavirus qui se propage dans la région. Il est connu pour son engagement dans la protection de l’Amazonie. En 1989, il s’était dressé contre la construction du barrage hydroélectrique de Belo Monte, en organisant la rencontre d'Altamira qui avait réuni les opposants du projet. Plus récemment, il avait contesté le projet du président brésilien pour céder la forêt amazonienne aux activités agricoles et minières.
M. Bruch, président de l'ONG Planète Amazone confie à l’AFP: "c'est quelqu'un qui a travaillé toute sa vie pour créer des alliances mondiales autour des peuples indigènes pour sauver l'Amazonie et pour unir les peuples indigènes […] C'est vraiment un chef qui avait énormément d'avance sur son temps. On perd un guide, quelqu'un d'extrêmement précieux qui détenait aussi les savoirs de son peuple […] un des pionniers de cette lutte indigène qu'il a réussi à exporter à l'international". Néanmoins, Paulinho Paiakan reste un personnage controversé. En 1992, il est accusé de viol par une jeune étudiante et en sera par la suite condamné. Beaucoup de ses alliés ont contesté les accusations, alors qu’on parlait de lui comme potentiel Prix Nobel de la paix.
