Amazonie: Des multinationales s'engagent contre la déforestation

Mis à jour : 23 oct. 2018

La situation va en faire sourire plus d'un. Alors que les gouvernements et les populations locales luttent depuis des années pour endiguer le phénomène de déforestation de masse en Amazonie, certaines multinationales souhaitent désormais s'engager dans cette voie. Image de marque ou simple prise de conscience, la question reste anecdotique. En effet, la forêt va pouvoir souffler ces prochaines années.

L’une des plus grosses entreprises céréalières de la planète, le groupe Louis-Dreyfus, a déclaré en juillet dernier, qu'à partir de 2025, il ne commercialiserait que du soja certifié "déforestation zéro". Le géant britannique de la distribution Tesco a annoncé qu’il ferait de même d’ici à 2020. Quant à Carrefour, sa filière locale a promis de soutenir 450 éleveurs de l’État du Mato Grosso, au Brésil, dans la production de bœuf "durable". C’est-à-dire sans recours à la déforestation.

Rappelons que l'Amazonie brésilienne compte en effet parmi les principales régions d’élevage bovin du monde avec 80 millions de têtes. Résultat, sur les quelques 750 000 kilomètres carrés de forêt détruits en Amazonie depuis 1978, 80 % l’ont été au Brésil. La partie est donc loin d’être gagnée. "Ces dernières années, l’instabilité politique du pays a entraîné une reprise de la déforestation et les lobbies industriels et miniers poussent au déclassement des zones protégées", explique Lilian Blanc, spécialiste au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad).

De plus, selon une étude de Science Advances publiée en février 2018, l'Amazonie vit un véritable tournant de son histoire. Depuis 1970, elle a perdu 18 % de sa superficie. Si ce taux passe à 20 ou 25 %, les chercheurs avertissent : l’humidité naturelle deviendra insuffisante pour maintenir un environnement tropical. Une grande partie du poumon de la planète ne sera plus alors qu’une terre désertique.

Source: Geo