2050, 2100, vers la destruction de notre planète

Mis à jour : 13 août 2018


La Terre est confrontée à une extinction massive d'espèces, selon les résultats d'une enquête mondiale, révélés ce vendredi.


"Si nous continuons ainsi, oui, la sixième extinction, la première causée par les humains, va se poursuivre!", a averti ce vendredi Robert Watson, président de la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), à l'origine de cette étude. La première extinction depuis la disparition des dinosaures il y a environ 65 millions d'années et la sixième en 500 millions d'années. "La bonne nouvelle, c'est (...) qu'il n'est pas trop tard", ajoute le responsable.  


Si rien n'est fait, la ressource en poissons de la région Asie-Pacifique sera ainsi épuisée d'ici trente ans et jusqu'à 90% de ses coraux gravement détériorés d'ici 2050. En Afrique, ce sont plus de la moitié des espèces d'oiseaux et de mammifères qui seront perdues d'ici 2100. Au cours du siècle écoulé, deux espèces de vertébrés ont disparu en moyenne chaque année. Une autre est sur le point de disparaître avec la mort récente de Sudan, célèbre rhinocéros blanc du Kenya et dernier mâle de son espèce, décimée par le braconnage et dont il ne reste que deux femelles.  


40% de la nourriture produite est gâchée


"Cette tendance alarmante menace des économies, des moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et la qualité de vie des populations partout" dans le monde, souligne cette enquête compilée dans quatre énormes rapports régionaux, longs de 600 à 900 pages. "Nous devons prendre la biodiversité en compte dans notre façon de gérer l'agriculture, la pêche, la forêt, la terre", a expliqué Robert Watson, conscient que la population mondiale va continuer à croître, donc ses besoins aussi. "Le monde gaspille environ 40% de la nourriture qu'il produit (...) Si nous pouvions réduire le gaspillage de nourriture, nous n'aurons pas nécessairement à doubler sa production dans les 50 prochaines années", a-t-il suggéré. 


Durant trois ans, plus de 550 scientifiques ont travaillé bénévolement sur ces évaluations régionales, qui synthétisent les données d'environ 10 000 publications scientifiques sur les Amériques, l'Afrique, l'Asie-Pacifique et l'Europe-Asie centrale. Le résultat final couvre la totalité de la Terre, hormis les eaux internationales des océans et l'Antarctique. Les rapports ont été passés au peigne fin par plus de 750 experts et décideurs de 115 des 129 pays membres de l'IPBES réunis toute la semaine à huis clos à Medellin, en Colombie. Ils en ont rédigé des synthèses d'une trentaine de pages chacune, négociées mot par mot, pour orienter les dirigeants en matière de protection de la biodiversité.  


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