Océane Entfellner
juin 252 Min
L214 a diffusé une nouvelle vidéo choc d’images tournées dans un élevage puis dans un abattoir industriel. L’association qui dénonce les conditions d'élevage, de transport, de pêche et d'abattage des animaux utilisés dans la production alimentaire, a porté plainte pour sévices graves contre l’abattoir en question et demande la fermeture d’urgence de celui-ci.
L214 explique que l’entreprise Roquefort, qui produit des fromages à base de lait de brebis, doit faire reproduire ses animaux en continu, pour assurer une production de lait qui ne doit pas faiblir. Un million d’agneaux naissent chaque année pour produire ce roquefort, mais seulement un agneau sur quatre remplacera sa maman par la suite. Les autres sont ensuite envoyés dans des élevages intensifs dans l’Aveyron et survivent dans des conditions déplorables.
Ces animaux sont engraissés dans des lieux surpeuplés en intérieur. Sur la vidéo, on peut voir que certains agneaux sont boiteux ou malades, d’autres agonisent pendant des heures sans recevoir de soins avant de mourir.
Les images qui suivent se déroulent dans un abattoir où sont emmenés ceux qui ont survécu. Les conditions d’abattage sont choquantes et défaillantes: les animaux sont égorgés vifs ou étourdis avant d’être saignés. Les mesures en place ne sont pas respectées et certains d'entre eux restent conscients alors qu’ils se vident de leur sang et sont accrochés.
L214 rappelle qu’en 2016, les services vétérinaires avaient déjà constaté des "non-conformités majeures", mais même suite au rapport, les conditions "de mise à mort éthique" ne sont pas respectées.
Pour Sébastien Arsac, porte-parole de l’association L214 "La production de lait et des produits laitiers sont, tout comme celle de viande, à l’origine de grandes souffrances et de la mise à mort préméditée de millions d’animaux chaque année".
Le ministre de l’Agriculture a ordonné aujourd’hui la fermeture immédiate de la chaîne d’abattage des moutons de l’abattoir, après la diffusion de la vidéo. Cette décision ne ferme qu'une chaîne, mais ne modifiera pas en profondeur les conditions dans lesquelles les agneaux et autres animaux destinés à notre consommation sont élevés, transportés et abattus en France.
"Sans lanceur d'alerte, pas d'action de l'État" avertit L214, il s'agit maintenant de poursuivre le mouvement.